C'est dans l'air du temps, donc j'y vais de ma tartine ;-)
pour une raison que je ne m'explique pas j'ai une sorte de gène à afficher publiquement ma position politque. bwarf, vaille que vaille. Je sais bien que le forum n'étant pas dédié à cela c'est un peu à coté de la plaque...tan pis. Mais maintenant que le vote est passé au moins je ne peux pas être taxé de racolleur ;)
Personnellement, plus ça va et plus je trouve que je m'inscris dans la moyenne des français moyens tendance gauche. A une époque ça m'aurait fait peur (mais où sont donc passés ma particularité d'enfant d'immigré et mon égo surdéveloppé qui me faisaient penser que j'était au dessus de la moyenne ? envolés) mais maintenant je sais que ce n'est dû qu'au fait que je ne suive pas la politique, donc je ne saisi que ce qui se trouve en surface. Ce referendum m'a confirmé une tendance qu'il n'est plus possible de nier depuis 2002 et la chutte de Jospin. Le décalage entre les dirigeants politiques au pouvoir (ou en position de l'être, ou l'ayant été) et le peuple. Ce qui est triste c'est que la communication (je ne dis pas "la politique" parce qu'à ce niveau ce n'est pas de la politique c'est surtout de la com) faite par les partis qui ne sont pas au pouvoir (ou les brebis galeuse des partis au pouvoir), ce marketing se veut plus à l'écoute et opposée aux partis au pouvoir et est donc pur outil populiste, ça ça m'énerve puisque que c'est de l'escroquerie intellectuelle. ça va à l'encontre des combat pour les idées. Arriver à tenir ces engagement une fois au pouvoir c'est un autre problème.
- Et notre bien Aimé présidentissime Chirac. D'un coté c'est bien qu'il ait donné la parole au peuple (même si on peut penser qu'il l'a fait dans l'idée que c'était gagné d'avance, sinon pourquoi se tirer une balle dans le pied ?). Appelez cela mégalomanie ou bétise (comme pour la dissolution? ) mais c'est la deuxième fois qu'il s'en remet aux urnes pour légitimer sa politique et qu'il échoue. S'il le fait une troisième fois (quelque soit la raison pour laquelle il perd ses verres) j'appelerais notre président un vrai démocrate. Dans ce pays la présomption d'inocence est un droit que je suis prêt à lui accorder. Là ou ça va pas c'est sa prise de position. En tant que défenseur de la démocratie il n'aurait dû ne pas se prononcer à la télévision et part là même essayer d'influencer le vote des français mais les laisser juger sa politique par ce qu'il a fait et non ce qu'il "va faire". Ainsi, à un moment ou sa popularité n'est pas au plus haut, se mettre en avant ressemble à une erreur trop évidente. Est-ce volontaire ? Je ne vois pas en quoi Chirac ait voulu volontairement pousser la France vers le non. D'abord ça sous-entend une logique d'autosacrifice qui me semble totalement impossible et incompatible avec le metier d'homme politique. Deuxièmement, la seule raison que je vois serait pour faire passer un texte plus libéral. Sinon pourquoi sortir la France de l'Europe. Donc si ça n'était pas volontaire à quoi cette erreur de calcul était-elle due ? J'ai envie de croire que c'est liée à l'aveuglement engendré par la séparation entre les inquiétudes des français moyens et leur propres préoccupations carrieristes. S'il ne nous comprenne pas comment serait-il à même de nous gouverner ? J'aime à croire qu'il s'agit encore d'un exemple flagrant de décalage entre les politiques et les attentes du peuple.
- La constitution. Je ne suis pas un spécialiste des textes formant constitution. Je n'ai pas lu celle qui était présentée au vote entièrement. Je n'ai pas lue la constitution française entièrement mais j'aimerais simplement que vous lisiez les titres de celle-ci (le texte entier à cette adresse
http://www.legifrance.gouv.fr/html/constitution/constitution.htm) :
Constitution du 4 octobre 1958
Préambule et article 1er
Titre Ier : De la Souveraineté (articles 2 à 4)
Titre II : Le Président de la République (articles 5 à 19)
Titre III : Le Gouvernement (articles 20 à 23)
Titre IV : Le Parlement (articles 24 à 33)
Titre V: Des rapports entre le Parlement et le Gouvernement (articles 34 à 51)
Titre VI : Des traités et accords internationaux (articles 52 à 55)
Titre VII : Le Conseil constitutionnel (articles 56 à 63)
Titre VIII : De l'autorité judiciaire (articles 64 à 66)
Titre IX : La Haute Cour de Justice (articles 67 à 68)
Titre X : De la responsabilité pénale des membres du Gouvernement (articles 68-1 à 68-3)
Titre XI : Le Conseil économique et social (articles 69 à 71)
Titre XII : Des Collectivités Territoriales (articles 72 à 75)
Titre XIII : De la Communauté (abrogé en 1995, rétabli en 1998 sous un nouveau titre)
Titre XIII (nouveau) : Dispositions transitoires relatives à la Nouvelle-Calédonie (articles 76 et 77)
Titre XIV : Des accords d'association (article 88)
Titre XV : Des Communautés européennes et de l'Union européenne (articles 88-1 à 88-5)
Titre XVI : De la révision (article 89)
Titre XVII : Dispositions transitoires (abrogé en 1995)
Voilà, pour moi ça ressemble plus à un texte de constitution. Un texte qui défini le fonctionnement politique d'un pays, et les rapport avec les autres pays. un texte de 17 Pages, simple. On peut argumenter sans fin sur les raisons qui font de la constitution européenne un texte Obligatoirement long et je ne serais pas d'accord. Qu'est-ce qui empèche de faire les choses par étapes. Pourquoi cette précipitation. Y a t'il un péril imminent ? En plus, du haut de ma petite vision étroite de simple français moyen il me semble tout de même plus simple, quand il y a 25 pays, de se mettre d'accord sur un texte simple que sur un texte compliqué.
Que l'on soit bien d'accord avant que je ne continue, si j'ai voté non c'est que je ne voulais pas du texte qui nous était présenté comme d'une constitution. J'ai répondu à la question qui m'était posée avec ma propre petit analyse, non pour une obscure autre raison.
Je comprend que l'on trouve dommageable l'amalgame qui est fait dans les différentes origines des non. On peut en dire autant des différentes origines du oui. Pour le non, à la différence de ce qui motivait les déffenseur du oui, je pense qu'ils sont surtout l'expression d'une volontée de changement réel avec la politique actuelle. Je ne suis pas d'accord avec ceux qui disent que les electeurs se sont trompés en utilisant le NON contre le gouvernement. ça me semble totalement logique.Le gouvernement défendait cette constitution. Les socialistes sanctionnés en 2002 défendaient cette constitution. Voter non c'était aussi leur montrer l'absence de confiance que les électeurs ont à l'encontre de leur discours et leur politique sachant que ces même électeurs se sont dit incapable de comprendre le texte en lui-même (c'est mon cas). C'est simple, si quelqu'un en qui je n'ai absolument pas confiance me propose de signer un contrat que je ne comprend pas et qu'il m'assure que je vais y être gagnant, que si je ne le fait pas je risque des problemes, est-ce que j'ai raison de me méfier ? Je crois que oui.
Maintenant, afin de ne pas insulter la démocratie (comme l'on fait certains hommes politique dimanche soir en soutenant que les français se sont trompés) il est raisonnable, pour le pas dire indispensable en démocratie, d'accepter le choix et le résultat des urnes. Ce qui compte c'est la suite. Je suis curieux de voir si d'autres pays vont nous suivre. Non pas que j'ai une si basse opinion de la capacité d'autodétermination des autres peuples européens que j'en arrive à penser qu'ils seront influencés par notre vote. Mais si, en leur âme et conscience comme on dit, ils pensent eux aussi que le texte n'est pas bon (qu'il soit trop ou pas assez libéral) peut-etre auront nous la chance de voir arriver un nouveau texte, plus court et plus synthétique. Aussi plus simple à fédérer. C'est ce que j'espère pour l'avenir. Et là, si le texte est compréhensible, même si le gouvernement ne me plait pas, je serait capable de choisir tout seul et non de m'en remetre à un choix de confiance. Car c'est bien de cela qu'il a été question dimanche "Vous ne comprenez pas le texte, alors me faite vous confiance quand je vous le traduit", voici le discours que j'avais l'impression d'entendre de la part des politiques dans les rares débats que j'ai survolés. Il est donc normal que les extrèmes, plus populiste et simplistes, soit mieux compris. Attention, je ne les défends, simplement je constate qu'ils sont écoutés.Pour exemple, lors des régionalles j'ai vraiment été choqué par le programme du PS et de l'UMP. C'était, à une ou deux lignes près, exactement le même programme. Qu'est-ce que veut dire ? Qu'il font simplement une sorte de soupe informe et prémachée. Preuve qu'il ne sont plus les défenseur d'idéaux mais bel et bien les défenseur de leur sièges, quelque soient les moyens pour y arriver.
- Le vote pour les extrèmes. Pourquoi les gens votent pour les extrèmes ? Pour moi, la réponse prend plus d'ampleur quand elle est posée de façon plus générale. Désolé pour le pavé qui va suivre et qui fait un peu trop professeur de primaire mais je tiens à ce que vous n'interpretiez pas ce que je vais dire et considérez le non comme une vérité mais simplement comme mon interpretation. Pourquoi les electeurs votent pour un parti ou pour un autre ? Pour élire un représentan. Quel est le rôle d'un représentant ? représenter ses electeurs, par extension appliquer une politique qui soit favorable à son electorat. Donc on vote pour quelqu'un qui nous ressemble ou qui sera à même de parler pour nous. Sachant que l'on est dans un monde ou il est difficile de parler directement avec son représentant pour qu'il répète à l'assemblée nationale/regionale/cantonale/municipale mot pour mot les problèmes que l'on rencontre, on finit par voter pour la personne ou le parti dont on se sent le plus proche, de part son programme (quand elle le suit) ou de part son idéologie (quand elle en a). Ainsi par opposition, on ne vote pas, donc on élimine si possible, le parti avec lequel on est en opposition. Ainsi, si les extrèmes, mais aussi les partis centraux (UMP/UDF/PS et je crois que je vais finir par ajouter les verts dans ce paquet), recoivent un nombre de voix qui est censé représenter le pourcentage de la population qui les choisi comme représentant (laissons pour l'instant de coté tout débat sur le calcul de la représentativité). Si on respecte un minimum la démocratie, et le fait d'aller voter devrait signifier qu'en plus de la respecter on l'utilise. On devrait respecter aussi le choix des électeurs. Donc, même si j'ai un problème avec le discours extremiste de certains, quand les extrèmes montent, je n'y vois pas un danger parce que les extrèmes sont plus présents (même si c'est un danger dans certains cas) j'y vois surtout la chute des grand partis centraux. Et cette chutte ne peut s'expliquer que parce qu'il n'ont plus la confiance du peuple, donc, de la même façon qu'ils ont(les grands parti du centre) abusé de leur position de pouvoir quand les urnes leur étaientt favorables, il devraient fermer leur gueule et faire profil bas quand ils prennent une claque.
La seule chose qui leur reste, qui me semble d'un logique tellement simple que je ne comprenne pas qu'ils ne l'aient pas appliquée plus tôt, c'est de changer leur discours et leur politique pour récupérer la confiance de leur électorat.Et quand je dis "adapter son discours afin de mieux être apprécié par son électorat", je dis quelque chose qui me semble simple mais comme ce n'est pas appliqué (sauf par les extrèmes, on y revient) je me dis que ces grosse huiles sont vraiement tellement déconnectées de la réalité qu'il ne comprennent même plus quand ils prennnent une gifle et continuent sur la même lancée (2002 pour le PS, 2004 pour l'UMP). Preuve qu'ils ne sont plus les défenseur d'idéaux mais bel et bien les défenseur de leur sièges, quelque soient les moyens pour y arriver.
De ce fait, les extrème continuent à monter, et quand ces extrèmes ne seront plus marginaux mais au contraire la norme, il ne restera plus qu'aux ridicules petits partis centraux de s'associer avec un programme commun afin d'essayeer de récupérer des voix. Tiens, mais ce n'est pas ce qui s'est passé avec Chirac en 2002 ?
Pour finir, les extrèmes ne me plaisent pas. Mais je me mets à la place de la mémé perdue dans sa campagne. Le seul qui lui dise des choses qui la rassure c'est Le Pen. Et le jeune téléopérateur de banlieu (avant les NTSI on l'appelait ouvrier), le seul qui ne passe pas pour un escroc à ses yeux c'est Besancenot. Merci Madame la TV, grace à toi la politique c'est plus simple, j'ai juste à choisir celui qui a la meilleur tronche ou qui à l'air le plus sympa. C'est tout de même plus simple que de lire un programme et de tirer des conclusion d'un mandat.
Enfin pour finir, je me refuse à critiquer le vote des autres. Pour moi l'importance du droit au vote passe au dessus des choix. Si je préfère que tout le monde pense comme moi je prends les armes et j'impose une dictature. Si jamais un jour ce pays ne me va plus, j'en changerais s'il le faut. Comme dirait je ne sais plus qui (qu'elle horreur je vais saccager une belle citation) " Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dite mais je me battrais pour que vous puissiez le dire"
Ceux qui ont tenus à lire jusqu'ici méritent le nom de courageux ;)
[ Edité par zaaman le 31/5/2005 4:51 ]