Mon CR du BWD#3...

Les préparatifs – Le départ

Jeudi 1er Juin 2006, fin d’après-midi. Je termine de boucler mes bagages et d’arrimer tout ça sur ma TW200 de 92. Avec un sac à dos accroché à l’arrière et le sac de réservoir contenant les cartes qui vont nous guider jusqu’au lieu du mythique « Big Wheel Day », 3ème édition, ma moto ressemble à une miniature du Paris-Dakar, je la trouve magnifique… Voilà, c’est arrimé solidement, tout est prêt, le réservoir plein d’essence jusqu’au bouchon, y’a plus qu’à !

Vendredi 2 Juin, 8h30, je retrouve Nico, mon binôme de route, ponctuel comme à son habitude. Premier faux départ, j’ai oublié ma carte grise ! Retour chez moi, heureusement j’habite à 10 minutes du point de rendez-vous. Ça n’excuse pas mais ça fait un peu moins ch… c’est moins gênant quoi. Cette fois-ci, c’est la bonne, on est partis ! J’ai un nœud au ventre, le trac, et je suis en même temps très ému : je débute la moto, je n’ai que 3 semaines de permis, 400 kilomètres et 1 cycliste à mon actif, et me voilà parti pour presque 1200 kilomètres de route dans le week-end, vers un rassemblement de passionnés, d’amoureux de ces vaillantes petites machines, et je me dis que l’on doit être tous un peu fous…

Sur la route toute la sainte journée…

Nico fera les premiers kilomètres devant moi, c’est un bon guide, on sent son expérience, et je me sens plus à l’aise derrière lui. Mais en bon débutant que je suis, je le laisserai malgré moi se débattre contre le vent dans certaines côtes, alors que j’aurais dû avec ma 200 ouvrir devant lui et sa 125 à ces moments-là… Je retiens la leçon et je m’applique à mettre en œuvre sur tout le trajet qui nous reste, à l’aller comme au retour, la méthode qui va bien pour lui ouvrir la route. Régulièrement dans les passages difficiles j’entends le grondement de son Rafal derrière moi, notre équipe fonctionne bien. Nos brêlons iront jusqu’à synchroniser à quelques kilomètres près les passages en réserve !
Au fur et à mesure que nous progressons vers le Grand Nord, nous superposons des couches de vêtements de plus en plus chaudes. D’abord le cache-col, puis la doublure du blouson, ensuite les guêtres et le pantalon de pluie, le pull… Finalement, nous aurons froid quand même avec une apothéose au Col de la Croix Morand (1401 mètres quand même…), où nous ferons une photo souvenir… pas vraiment décontractés !
La descente vers Chambon sur lac annonce l’arrivée, une bonne pause, on va pouvoir détendre les deux briques qui nous servent de fesses, et se réchauffer. Nous sommes accueillis par Môssieur Gérard himself, Namna et sa compagne Sylvie. A ce moment-là, je me dis qu’on va passer un excellent week-end !
Ensuite arriverons Nico-Dem (qui vient de s’enquiller 600 bornes tout seul pour nous rejoindre, son binôme Foggia ayant eu un problème de dernière minute, il ne pourra malheureusement pas participer à cette 3ème édition), l’ambulance avec notre Fred Astaire local T2vv, dit « Jambe de miel », le non-motard mais néanmoins sympathique Komook venu assouvir sa passion des vaches, et les frileuses Twige et Thi, qui ont trouvé là un excellent prétexte pour éviter la route en 2 roues. Arriverons ensuite Yannick, notre webmestre préféré (il a pas de mal, vu qu’c’est l’seul…), Golfy, Faustine, Nono et Nana, les Allemands Macbig, Anne et Pétra…
Finalement, les participants les plus proches arriveront les derniers puisque Dodo, Freeman et Patouch, qui a eu visiblement du mal à suivre le rythme de l’Homme Libre, nous rejoingnent vers 21 heures alors que nous avons attaqué le dîner.
Il fait chaud, la nourriture est bonne, chacun prend ses marques, tout le monde parle et raconte, il y a beacoup d’échanges, tout semble facile et naturel, bref, l’ambiance est au beau fixe.
Nous avons entre-temps rangé nos affaires dans nos bungalows respectifs, et le repas terminé nous regagnons nos pénates où nous discutons un peu avant une bonne nuit de sommeil réparateur… Bon OK, c’est vrai, je suis le seul du bungalow à avoir dormi cette nuit-là, parce que Nico-Dem s’est mis à ronfler monstrueusement (paraît-il), et ne voulant pas me déranger (nous partagions la même chambre) il s’est installé dans le canapé, et là ce sont Thi et Yannick qui ont souffert ! Bon, cela dit, je n’ai encore pas eu de preuve que Nico-Dem aie vraiment ronflé, aucune bande-son n’ayant pu être réalisée…

C’est parti !

Samedi 3 Juin, réveil de bonne heure, et solide petit déjeuner. Nous nous préparons et prenons le départ pour notre première balade officielle de ce Big Wheel Day 3ème édition !
Yannick annonce « 10 kils tranquille jusqu’à Saint-Nectaire pour se chauffer, on part dès que les autres rentrent de faire le plein… »
Faire le plein… Scrogneugneu, mais qu’est-ce qu’il me reste moi comme jus ? Bon, on verra bien. Et ça loupe pas. Arrivés à Saint-Nectaire, je jette un œil dans mon bidon : je vois le fond ! Zut ! (en fait j’ai dis « merde » à ce moment-là, mais ça fait pas propre dans un CR). Donc je ne me pose pas de questions au moment où Nico, Dodo et Olox décollent pour un « rapide » ravitaillement en carburant, et je les accompagne, vu que la prochaine station est à 100 bornes de là ! Lorsque nous rejoignons le groupe après… allez, maxi 30 minutes (argh !), nous allons enfin pouvoir prendre la route. Maître Twin, qui est garé à côté de moi, enfourche sa monture en lançant un regard de reproche mâtiné d’un sourire condescendant au pôv’ débutant que je suis. Je le ferais plus, promis juré !
La journée s’écoule tranquillement, le pays est beau, Tonin a fait un super boulot de repérage et nous emmène sur de superbes petites routes. Nous aurons l’occasion de croiser une concentration de 650 Lambretta fumantes et rugissantes, un spectacle surprenant ! La pause du midi (vers 14h30…) nous permet de nous détendre et de manger un bout. Les piques-niques, préparés par le cuistot du camping, sont livrés par l’ambulance, dont T2vv sort en sautillant. C’est marrant, ça lui donne un petit air guilleret cette démarche !
Le soir, arrivés au camping, Yannick propose de continuer un peu sur un parcours de course de côte.

« T’attaquais, toi ? »

Sur ce parcours de course de côte, je vais faire… ma première course de côte. Ma première course tout court d’ailleurs, puisque mes dernières arsouilles remontent au temps des 49,9 cm3, que nous poussions bien au-delà de leurs limites grâce à des trucs de vicieux qui nous obligeaient à tomber le moteur tout les week-end.
Je découvre encore un peu ma moto, je découvre la route, et les difficultés à maintenir un régime moteur en altitude : ça ratatouille, ça pète, ça crache, c’est une horreur ! Bref, je survis à la course (en fait j’exagère, je n’ai pas pris de risques…) et décroche la place du c.., c’est-à dire la 4ème, pas si mal pour un débutant ! Bon, c’est vrai qu’on était… 4, donc…
A l’arrivée c’est l’euphorie, il faut laisser filer un peu l’adrénaline que j’ai dans les veines. Je respire un peu, c’est beau là-haut.
On descend cool, je me sens plus à l’aise dans les virolos, moi qui ne suis pas vraiment un descendeur, ça va quand même mieux. A l’arrivée au camping, notre belle humeur est un peu émoussée par T2vv qui joue « Le dictateur » version bancale et nous rappelle en tapotant sa montre que « on mange à 20h15 dernier carat, après c’est foutu ! ». S’ensuit une conversation dont j’ai encore du mal à saisir les subtilités :

Yan : « Bin , mais il est que 19h45 ? »
T2vv : « Oui mais il faut être à table à 20h15 au plus tard, ils peuvent pas réchauffer la truffade !! »
Yan : « Mais il est bien 19h45 ? On est pas en retard ? »
T2vv : « Oui mais il faut être à table à 20h15 au plus tard, ils peuvent pas réchauffer la truffade !! »
Yan : « Bon je vais prendre une douche vite fait ! »
T2vv : « Oui mais il faut être à table à 20h15 au plus tard… » etc, etc…

Bref, nous serons donc à table AVANT 20h15, heureusement car le service a démarré sur les chapeaux de roues vers 21h00 (21h15 ?), heureusement qu’on était prêts merci T2.

Deuxième tour

Dimanche 4 juin, départ de la deuxième randonnée ; cette fois-ci tout le monde a le plein, tout le monde est prêt à l’heure, et en route.
Pour bien démarrer la journée, rien de tel qu’une petite arsouille ! Nous allons donc avoiner comme des Joe Bar à nouveau sur cette course de côte. J’en reviens pas, je suis 3ème !! Yannick ne s’avoue pas vaincu et ruse en arrivant finalement bon dernier avec Patouch, du genre « j’ai raccompagné un pote, y’a pas que l’arsouille dans la vie, tout ça… ». Moi j’y ai cru moyen quand même… Et puis ça fait du bien à mon égo !
Le constat de cette journée va s’imposer tranquillement à nous alors que nous avançons sur les jolies routes du Puy de Dôme : c’est magnifique, on en prend plein les mirettes, ça tourne, c’est vert, il y a des points de vue saisissants, je me régale…
Patouch part en avant pour s’installer et faire des vidéos, il est récupéré par Yannick, je les attends à une bifurcation, puisque je ferme la marche. Ils arrivent, et nous voilà partis à rejoindre les autres. Les rejoindre… Tout à coup je doute sévèrement, on avance bien, et toujours personne… Je vérifie sur le road book : pause-café à la Tour d’Auvergne. Donc allons-y gaiement, on continue vers la Tour d’Auvergne. On croise deux cyclistes qui souffrent alors que nous descendons vers la Tour d’Auvergne. Y’a qu’un bistrot à la Tour d’Auvergne, et il n’y a personne du BWA dans le bistrot… Coup de téléphone : « On s’est arrêtés au funiculaire du Capucin ! ». Demi-tour, on est repartis ! On double les deux cyclistes qui ont toujours l’air de souffrir tandis que nous remontons vers le funiculaire. Nous avançons bien, mais qu’il nous semble loin ce funiculaire ! Nous arrivons finalement, la pause est terminée, on repart… Ouille mes fesses… Et nous voilà repartis vers… vers… ? Gagné ! La Tour d’Auvergne ! On croise une dernière fois nos cyclistes qui ont enfin fini de souffrir dans cette côte et qui commencent à se demander ce que c’est que ce souk. Quand je fais le bilan de cette journée, j’ai finalement beaucoup aimé cette balade à 3…
La journée se déroule comme dans un rêve. La pause de midi a lieu au bout d’une piste qui nous mène à un point de vue offrant un panorama fantastique. Soleil, bon pique-nique avec brownie au dessert, le luxe ! Le super luxe même pour Twige, qui, elle, aura DES brownies au dessert… C’est moche la dépendance quand même…
Le frère de Freeman, François, nous rejoint à ce moment-là. Nous repartons, la journée se termine après la photo de groupe près d’une chute d’eau. Trop crevé pour repartir pour une nouvelle arsouille, je rentre au camping avec Tonin et Yannick. Friteuse, Olox, François, Faustine et quelques autres se refont 3 fois le parcours de course de côte pour travailler les virages.

Le dernier repas…

Bon, voilà, les meilleurs choses ont une fin, et elle vient trop vite quand on s’amuse… Donc il est temps de passer à table (oui, oui, 20h15, on sait T2…), pour prendre ensemble l’ultime repas de ce grand rassemblement de passionnés. Repas durant lequel Freeman et son frangin nous aurons fait mourir de rire avec les meilleurs imitations de moteurs que j’aie entendu, et les affres incroyables du copain Brise-Fer ! On parle, on rit, je voudrais oublier quel jour on est…
La Grappa au dessert nous régale, et un « Hourra ! » va vers nos amies Italiennes qui n’ont pas pu venir.
Et puis on chantera aussi beaucoup « Joyeux anniversaire », là je saurais plus vraiment vous dire pourquoi…
Et puis on va se coucher.
Fin du rêve.

Le retour du fils de la revanche 2 : le défi

Lundi 5 juin, réveil de bonne heure, solide petit déjeuner et harnachement des sacs sur la moto. On se dit au revoir, mais le cœur n’y est pas, j’y ai un pincement, au cœur, justement. C’était grand, c’était beau, j’avais l’impression de connaître tout le monde, nous étions tous en phase, tous réunis par la même passion, les mêmes raisons déraisonnables, que du positif.
La route du retour se fera en partie avec Môssieur Gérard, grand homme toujours prêt à raconter un de ces incroyables périples qui ne se passent jamais vraiment comme on le souhaite, devant une bière, chez Namna et Sylvie… Merci à eux pour ces moments. Nous nous séparons à Aurillac, Nico et moi reprenons notre route vers Toulouse. Plein à Saint-Etienne de Maurs, pause repas à Figeac, et arrêt-fesses douloureuses à Caylus. Nous ne passerons la réserve que 180 kilomètres plus tard, à Toulouse, à 5 minutes d’intervalle !
Au retour nous avons procédé avec les vêtements exactement dans l’ordre inverse de l’aller, et nous souffrirons quand même de la chaleur. Mais finalement, c’est agréable aussi d’avoir chaud, après avoir lutté plusieurs jours contre le froid !
On se dit au revoir là où l’on s’était dit bonjour trois jours plus tôt, décidément j’ai du mal avec les séparations… Retour à la maison, heureusement ma petite famille est là pour m’accueillir, et me poser des tonnes de questions. Ca va en faire des histoires à raconter aux gosses, tout ça…

Conclusion finale pour terminer !

Cette expérience restera gravée dans ma mémoire pour très longtemps. Le bilan est totalement positif, (si on exclut les séparations !), et je tiens à remercier les organisateurs, Yannick en particulier pour ses bons conseils et son bon sens, T2vv, surprenant d'érudition en théorie mécanique de nos brêlons favoris (ne l'ayant pas vu à l'oeuvre je ne saurais vous parler de sa pratique), maître Twin, toujours prêt le tournevis à la main à régler un carbu ou examiner une bougie, et puis tout les participants, sans exception, tous autant que vous étiez, vous me manquez !
Vivement le BWD#4...