Freeman
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« Répondre #22 le: Mar. 19 Juin 2007, 16:50:12 » |
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Bon, j'ai essayé de faire bref : Pour moi, ce BWD4 résonnait comme une échéance qui allait juger de mes capacités à finir mon brêlon ou à échouer lamentablement après deux ans de préparation et venir en Kawa W650 (comme Olox). Après un hiver cataclismique où je n'ai eu le temps de rien faire ni pour moi, ni pour mon brêlon, j'ai pu dégager une semaine début mai, où pour la première fois mon père et moi avons réussi à le démarrer (merci Christddel), et une seconde juste avant le fatidique weekend pour finaliser les nombreux détails permettant de circuler sur la voie publique en relative sereinité. Garde boue avant, ou pas ? Pas le temps, y'en aura pas ! Le jour venu, Tonin me rejoins 3 heures plus tôt que prévu et je suis un peu en panique. Je me bats encore avec une ampoule d'éclairage et mes disques de frein qui frottent en permanence, mais bon, ça devrait le faire dans le style alarrache.com qui m'est si cher. Nous quittons le domicile parental sous les yeux inquiets de ma mère qui se demande jusqu'où je vais aller avant de tomber en panne, et suivi de mon père qui nous escorte jusqu'à Massiac où nous faisons les pleins d'essence.
BWD5, nous voilà ! On n'a pas fait 500m que l'orage s'abat sur nous comme un club de mouches sur une merde de caniche : ça tombe de plus en plus fort et en deux minutes nous sommes trempés ! Je commence à entrevoir l'utilité d'un garde boue : même en l'absence de boue ça peut servir aussi pour l'eau ! Le pantalon, les chaussures... tout est perdu, le veau, la vache et la velleuse ! Je suis tendu comme un string sur mon brêlon, c'est la première fois que je fais plus d'un kilomètre à son guidon. Heureusement ça se calme vite et nous retrouvons le soleil avant le Super Lioran. Mon moteur tourne rond, la démultiplication de 15x41 tire très long et malgrè mon rodage on roule facilement à 90 sans que je doive mettre tellement de gaz. De l'huile apparait petit à petit entre les carters et commence à couler sur le protège pignon : j'aime pas du tout ça ! Un grand droit me rappelle à l'ordre lorsque mon pot en position basse racle le bitume : brrrr ! :tfou
Plus loin, alors que le soleil et le vents nous sèchent doucement, nous passons devant le gîte du BWD2 et commençons à grimper vers le col. Le vol serré en escadrille de mono 4 temps est toujours un régal pour les oreilles, les fréquences s'entrecroisent créant des effets de chorus digne d'un vol d'Avro Lancaster (pour T2).
La redescente sur Aurillac est un régal, au soleil, et ma transmission longue fait merveille. La moto vibre quand même assez fort et je constate avec dépit que ma fixation arrière de réservoir en a profité pour se faire la malle. Le dernier boulon se visse et se divisse alégrement selon le régime moteur : ça me met un coup au moral. En ville on se gare devant une officine à motos & quads abondament achalandée. L'huile a maintenant envahi tout l'exterieur de mon carter gauche et ça commence à me faire flipper. J'écoute mes messages voir si Patouch et les hordes orientales sont dans les parages : le Puy, St Flour, il dit qu'ils seront là vers 18h, parfait c'est dans 20 minutes. On laisse un message sur notre position et je vais acheter un bidon d'huile, me fait préter une clef BTR de 5 et commence à vérifier les vis du carter : diantre, elles sont à peine serrées ! Dans la précipitation, je m'apperçois qu'on a pas pris le moindre outil : elle est belle la France ! Le manque de temps m'a fait faire pas mal de conneries, notament j'ai zappé de vérifier le serrage de pas mal de choses, fixations réservoir comprises.
Sans nouvelles de Patouch, on reprend la route jusqu'à une sorte de quincaillerie géante où je me fends d'une clé BTR de 5, d'une plate/oeil de 10 et d'une rafale de boulons nilstop du même calibre. J'ai dans l'espoir de pouvoir me refaire une fixation de réservoir mais je ne trouve par l'equerre requise et commence à douter de la possiblité de la trouer proprement et au bon diamètre. 18h20, on reprend la route vers l'ouest. A la sortie d'Aurillac, une voiture de MIB se cale à notre hauteur et dévisage nos abjectes montures. On sert les fesses en faisant "mine que rien" et à notre grand soulagement, le prédateur nous dédaigne : )
La route vers Beaulieu ? On l'a pas repérée, j'ai mon JeanJean avec moi, mais c'est pas un Rider et j'ai pas eu le temps d'inventer un système de fixation. Je l'ai pris quand même, pour consultation à l'arrêt. On s'arrête, on consulte, pas de batteries : p.. de m... chuis trop con des fois ! Plan B, on demande à une station où on refait les niveaux : l'huile fuit déjà moins, y'a bon ! Quelques grandes lignes droites et on tourne sur une route plus sympa, pleine de virage et bien comme on les aime. Tonin prend la direction des opérations et on roule bien, entre 80 et 90. C'est du bonheur de tailler ces courbes entre les arbres et les champs. D'un coup je vois le pneu arrière deTonin qui décroche, la moto qui part en travers, qui raccroche, qui louvoie !!! Le Tonin a eu chaud, une plaque de gravier alors qu'on était sur l'angle : ça fait peur et ça nous calme pour quelques kilomètres. Nous finissons plus relax ce trajet de 160 km pour arriver à Beaulieu vers 19h30. C'est magnifique, on traverse la Dordogne, une fois en entier, une deuxième fois juste un bras pour arriver au splendide camping situé sur une île. Tout le monde est là ou presque et ça fait plaisir de retrouver les anciens et de découvrir les nouveaux :) S'ensuivent de bonnes discussions, une somptueuse paella et un repos bien mérité aux côtés d'un JF26 qui s'avère être aussi compétent à la ronflette qu'en connaissances mécaniques.
Le lendemain est le grand jour, la météo est avec nous et tout s'annonce pour le mieux. J'ai super mal dormi mais bon... La visite guidée de Beaulieu permet d'apprendre plein de trucs sur le spot, puis ça s'éternise un peu du côté religion/église et ça fini par me prendre le chou alors que le soleil nous cuit sur place : sacrément beau bled en tout cas, les vieilles ruelles sont de toute beauté. Vers 10h, on écourte la séance visite tandis que Faustine & Yan se la jouent jaune fluo pour ouvrir et fermer la marche. Sous une chaleur déclarée, la caravane de brêlon se met en route : impressionnant ! On va faire le plein et c'est déjà le bordel : y'a des brêles dans tous les sens, ça attend à droite, à gauche, les voitures s'ennervent de devoir attendre que tout le monde passe pour pouvoir s'engager.
Nous voilà enfin partis et direct les routes sont minus. Génial, ça serpente de partout, on est dans la nature, tout est vert mais on se traine tant la caravane est longue. Faustine a peur de semer les dernier alors elle pilote les 3/4 du temps en regardant derrière pour tenter d'appercevoir le dernier : mais même en milieu de peloton j'arrive pas à le voir. On navigue un moment, on se paume, demi-tour et là on voit enfin tout le monde, enfin on les croise en faisant demi-tour. J'ai pas le souvenir d'avoir enclenché la 4ème tellement ça rame et je commence à douter :aurait-on atteint les limites du BWD ? Rouler à une telle allure n'a pas grand chose de plaisant et c'est plutôt stressant car ces routes donnent envie de rouler et qu'il faut faire gaffe de pas se prendre celui de devant, que les ralentissements sont fréquents et les demi-tours aussi. Faustine semble galérer avec son JeanJean et Yan, qui a déjà reconnu le parcours, fini par prendre la tête (pour une fois, dans le sens "ouvrir la route"). L'itinéraire est vraiment magnifique, les routes sont super étroites et très sinueuses, très adaptées à nos nanobrêlons.
De nombreuses pauses ponctuent cette matinée et je reste perplèxe quand au plaisir éprouvé : ça rame trop, trop de frustration pour avoir des mouches collées sur les dents ! On se pose sur un pont pour admirer une belle rivière et Miguel se place sur les rails qui suivent pour prendre tous les équipages en photo. Là j'hallucine car même en première (!) ma moto tire trop long pour suivre le rythme et je suis obliger de débrayer de temps en temps pour ne pas foncer dans celui de devant : mon magic brêlon ne va pas assez doucement pour suivre le rythme : / Plus tard, Yan remonte en trombe de l'arrière pour signaler quelque chose à l'avant. Nous apprendrons à la pause déjeuner que c'est Petra qui s'est boitée sur des gravillons. Ils arrivent une demie heure plus tard et nous prenons le déjeuner à l'ombre d'une tour médiévale, juste en dessous des chiotes du roi Arthur (par chance en vacance ce jour là). C'est très agréable car on est au frais, dans l'herbe épaisse et le paysage est bien chiadé. Je profite de la session clope/café pour entamer une sieste bercée par une discussion entre Nico et JF26 quand à la vie sexuelle des martinets et nous reprenons la route.
Encore pas mal de belles routes et de nombreuses pauses jusqu'au camping ou nous arrivons vers euf... je sais plus trop, genre 17h12. La frustration semble générale et tandis que certains vont se rafraichir à la piscine, d'autres proposent une boucle supplémentaire pour se défouler. Bien qu'un peu crevé, et aillant oublié mon maillot de bain, je choisi l'option boucle.
Changement de musique, là ça roule et ça fait du BIEN ! On longe la rivière à bon rythme (au taquet pour les 125), remplissons les réservoirs, regagnons de l'altitude sur de jolies colines et terminons par une descente interminablement mythique de bourre généralisée !! Faustine venait d'acheter un énorme paquet de rouleaux de PQ pour toute la communauté et elle avait ficelé le lot tant bien que mal sur son porte bagage, ce qui, vous en conviendrait, donnait un look peu orthodoxe à son attelage. Vu le rythme pris par tout le monde dans cette foutue descente, et n'ayant pas encore tiré sur mon brêlon, je me suis dit : y'a pas bon, mais banzaï ! Je pose le Macbig dans un bout de ligne droite où sa moto (qui tire super court) mouline à 23 000 t/mn en fumant bleu (!) et je me cale Tonin et Faustine dans le collimateur. J'en reviens pas comment ça envoie devant et je racle encore le pot dans un droite : damned ! La dessus je découvre que mon carbu merdoie quand j'ouvre en grand et Bicmac me repasse à l'interieur alors que mon moteur me gratifie d'un BEEUUUUAAAAAAAARRRR inutile et incompatible avec l'avancement. Fichtre, je tente de rattraper tout ce beau monde mais le mieux que je puisse faire et de ne pas définitivement perdre de vue les rouleaux de PQ déjà presqu'à l'horizon ! Une bourre d'anthologie et des parisiens indéboulonnables : Yan comme Faustine nous ont littéralement enfummés. Le pire dans l'histoire c'est que Faustine avait l'air super décontractée, à la cool alors que nous étions tous en train de nous imaginés paralysés à vie dans un fauteuil roulant, un bras oscillant planté dans le crâne : / Yan est triomphant, Tonin abattu, Faustine blasée (elle a failli s'endormir) et Macbig me tape dans la main : y'a bon (y'ich gutt). Bref une mémorable bourre comme seuls les BWD savent en produire, dans le plus pur style Joe Bar Team (c'est malheureux mais un motard ne s'émancipe jamais complètement de son cerveau reptilien). :ciouss
Retour, rebonne bouffe au canard, misère télévisuelle avec la défaite de l'ASM contre Paris ! :guillotine: La déculotée est totale, en selle comme au ballon ovale, et pour éviter le suicide je vais me coucher rapidement regrettant de pas passer plus de temps avec les petits groupes de bigwheelers qui festoient. J'espère aussi récupérer de ma mauvaise nuit en y allant tôt, et l'aimable JF26 me laisse la piaule pour me dispenser de ces féroces grognement nocturnes.
Le lendemain il fait encore beau ! Ce camping est absolument magnifique ! Sur une île de la Dordogne, des mobile-homes neufs et propres, des grands arbres pour l'ombre, de la pelouse, une piscine : c'est du 5 étoiles ! A peine debout, je file au parking voir ce qui s'y trame. JCA et Nicodem traficotent les Suz', essayant le pot de l'une sur l'autre et le résultat est carrémént top ! La VanVan muni de l'apendice de la euh... Tux, je sais plus le nom, en tout cas la VanVan se paye un style de l'espace avec ça : la pure classe :) Après le petit dèj', on (désolé, je sais pas qui est "on") décide de faire 2 groupes et nous voilà partis.
Rien à voir avec la veille, cette fois ça roule bien, c'est moins stressant et j'ai le sourire : là je me fais vraiment plaiz ! Les routes sont plus larges et plus roulantes mais les paysages restent sublîmes. J'en profite pour faire essayer mon brêlon à qui veut bien. Nous visitons encore de magnifiques villages anciens, le gouffre de Padirac, Rocamadour (les fans de Johnny connaissent, hein Yan ?) où nous cassons la croûte à midi en réunion des 2 groupes. Tout le monde à la banane et les yeux éblouis de tant de beauté. Apparament l'idée des 2 groupes était la bonne car tout le monde est content et on se croise de toute façon à chaque pause, ceux arrivés en premier faisant une haie d'honneur "option ola" au second groupe : la classe !
Je fais essayer mon brêlon à T2 mais ça part un peu en couille : plus de puissance. Après enquête le filtre à air K&N a été obstrué par les vapeur d'huile du reniflare du bas moteur. Je l'avais réinjecté dans le filtre à air par soucis d'écologie appliquée à la nanobrêle. Un peu de bidouille et ça repart avec un gant en latex en guise de pièce de rechange. Replein à une station et je me dis que comme il reste 40 km et que je suis pas sur réserve, je ferai le plein plus tard. Mais 1 km plus tard je dois passer sur réserve et 11 km après je suis en panne séche sur le bord de la route : c'est malin ! Eric me dépanne généreusment d'un litre et demi d'essence et je fais le plein à Coullange la Rouge. Le réservoir de Sportster a donc une réserve de 0,3 litre : intéressant : /
Tonin travaillant le lendemain de bonne heure, on décide de ne pas tarder à se rentrer et nous saluons notre groupe avant de prendre la route du retour. On est un peu deg' de pas voir les autres et ça fout les boules de planter tout le monde comme ça : on serait bien rester 3 ou 4 jours de plus ! Retour à Beaulieu, puis à ce camping où il ferait bon habiter à l'année, et nous voilà sur la route vers Aurillac. La lumière du soir est magnifique et le contraste des rayons chauds découpe le paysage sur un ciel noir qui n'annonce rien de bon. Séance photo avec des belles Citroën Tractions, et voilà notre route à gravillon : Tonin me fait un signe pour me montrer SA plaque de gravier :) Un peu plus loin encore des graviers mais clairs, très clairs bizarre, il n'y a pas de calcaire ici... plein de feuilles déchiquetées sur la route aussi, et comme ça commence à mouiller on fait une pause pour mettre les fringues de pluie. Nous découvrons que les gravillons clairs sont en fait des grêlon et qu'ils ont tout déchiquetés peu avant notre passage ! les fossés en sont remplis et certains font 3 à 4 cm de diamètre !! Le reste du chemin sera sur le thème : avance pas trop vite sinon tu prendras l'orage. Donc on attendait que le ciel se vide pour s'engager à notre tour. Avec l'altitude, je retrouve mes problèmes de filtre à air dés que je met du gaz et la montée au Super Liorant se fait à la vitesse d'une 80TW. On s'est fait un arrêt truffade (ben ouais, Auvergnat un jour, Auvergnat toujours) au gîte du BWD2 car il pleuvait trop fort dehors ; et on s'est régalé sur fond de résultats électoraux. Les derniers 60 km ont été épiques : à fond de pluie sur la gueule venant d'en haut et d'en bas (sans garde boue : / et sur un suspense insoutenable sur nos chance de tomber en panne sèche avant Massiac. J'avais l'impression de piloter un avion de kamikaze dans le brouillard : moustiques s'écrasant de partout sur le phare, la fourche, le réservoir et ma gueule crépie, visière ouverte pour la buée, grosse zone de brouillard complet, nos phares éclairant moins bien l'un que l'autre : une totale misère ! :degante Tonin passe sur réserve et se fait lacher, je le vois même pas dans tout ce merdier, puis il revient et me fait signe Arggg, si je passe ma réserve je fais 10 bornes et je suis mort... Je la passe finalement mais peu avant Massiac et nous arivons à bon port par des petites routes truffés de lièvres et de renards qui courrent dans nos phares : BWD, l'aventure moderne :) Vivement le prochain, plus long et triple respect aux organisateurs du 4 !
[ Edité par Freeman le 19/6/2007 21:06 ]
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