Freeman
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« Répondre #423 le: Mar. 13 Mai 2008, 11:29:13 » |
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et ouala un début d'histoire pour stimuler les autres ;) Ce trip en Corse, on en a rêvé à peine la virée des Alpes finie ! On s'est dit : c'était tellement bon qu'il faut reprogrammer ça sans attendre ! La Corse, c'est le nirvana du motard : des paysages à couper le souffle, de la mer, de la montagne, le tout dans la plus proche des îles lointaines. Bref, pas besoin de discuter des heures, on était tous les 3 d'accord donc on a lancé ça sur le forum.
Préparatifs. Comme d'hab', je ne me suis occupé de rien, enfin si, de mon Dax, mais pas du Mark IV qui attendait patiemment son tour. Boulot, voyages, la date fatidique est arrivée comme un cochon sur une route corse : elle m'a sauté au visage et il a fallu réagir vite. Mécanique accélérée au moment où JCA avait déjà pris la route, vider le réservoir de son sable (sablage - peinture = sable dans le réservoir) changer les durites, retrouver le robinet enfouit sous quelques strates de déménagement, rallonger la durit de prise d'essence de quelques cm pour augmenter la réserve (jusque là limitée à 850m d'autonomie), remonter les freins, purger le circuit... La moto a finalement démarré, sur sa propre batterie à ma grande surprise, elle n'avait pas tourné depuis le BWD4 ! Dans un excès de zèle manifeste, je tente d'y adjoindre mon Tomtom de voiture, mais ça foire quelque part et je crois bien l'avoir définitivement fumé (à confirmer). Je rejoins JCA vers 21h à Annecy et on squatte chez un pote (plus de maison, en travaux).
La descente. Le lendemain matin je prépare mon sac à l'arrache (forcément) et on décolle vers 10h. Petit déj' à la terrasse d'un bistro, sous le soleil :) Puis on fait le plein d'essence et pour s'épargner la pénible nationale Chambéry-Grenoble, nous optons pour l'autoroute. J'en profite pour constater que mon nouveau réglage de réserve a considérablement augmenté l'autonomie puisque je suis obligé de la passer 500m après le plein ???? Quelle misère... Me voici donc en position réserve, sans compteur, mais avec un JCA, une VanVan et son compteur (tout n'est pas perdu). A Grenoble, nous prenons la route Napoléon direction Sisteron, Grasse, Cagne sur Mer. Sur la route on ne croise que des motos ou presque, et même au resto où l'on déjeune, que des gars en combi, un casque à leurs pieds. On tchatche un peu, le mec prend le ferry pour la Corse ce soir à Nice, le même que nous. Soudain, alors que j’entreprends un dépassement, le moteur a des ratés, comme un problème d'altitude : / Pas moyen de rouler, je me traine à 70 et JCA me double en pensant que je le laisse ouvrir la route. Mais il ne tarde pas à alentir en voyant que je n'avance plus : je flippe un peu, ça me rappelle le BWD4... Le problème, de n'avoir pas re-roulé depuis, c'est que les mêmes problèmes réapparaissent. La théorie du filtre K&N rendu imperméable par le récupérateur de vapeur d'huile me laisse penser qu'il faudrait qu'il respire plus. On s'arrête, je démonte le filtre et là le moteur fonctionne parfaitement. Dés que je le remets, il ne prend pas ses tours : même au point mort il s'étouffe dés que je suis à 1/3 des gazs... A Digne les Bains, je décide d'ouvrir le cul du K&N avec un des couteaux suisses de JCA et de recouvrir le tout d'un bas de femme acheté au Carrouf local : là au moins il va y avoir de l'air ou alors je comprends plus ! On repart et je n'ose y croire mais ça n'a rien changé !! A la première montée le moteur crache 6 ou 7 malheureux poneys qui suffisent à peine à gravir les cols. Nouvel arrêt : il ne reste qu'une explication, c'est ce p... de joint en chambre à air qui doit se retourner avec l'aspiration. On le vire et on a confirmation !!! Cette fois ça maaaaaaaaaaaaaaarche !!!!!! A Cagne, après 450km, on en a plein les baskets, et bien mal au cul ! On savoure la chaude lumière du soir, la vue de la plage et des palmiers, on se fait indiquer une bonne pizzeria et il faut finir au sprint pour choper le ferry à Nice, à 100 à l'heure sur les boulevards (sur les banquettes de moleskine ;)
La traversée. On arrive à temps, personne, pas de file d'attente, on nous fait entrer dans le ferry quasi vide, presque pas de bagnoles, peut être 15 motos, et nos deux flamboyants brêlons avec tout un bord de la cale pour eux. JCA a réservé un siège, on trouve le salon pullman, pont 5. Ici c'est pareil, personne, maxi cinq pélos dans la vaste salle à la moquette épaisse. On ne tarde pas à sortir les sacs de couchages et à squatter un bout de moquette pour une nuit calme et une mer d'huile. Réveil au son des HP à 5h45 du mat' : bonjour, nous vous informons que vous trouverez un petit déjeuner à 4€ à la Spagheteria (ça fait envie...) et bon, on a pas le choix. Dehors c'est magnifique : la lumière rasante du matin éclaire Ajaccio en contre jour en rougeoyant sur la coque du ferry. On a un peu des gueules de déterrés mais on est très excités !
Le débarquement. A peine débarqués, on trouve Dumé qui nous attend sur le bord. On tchatche un peu et 100 m plus loin Benji est là aussi ! J'ai un peu peur qu'il veuille nous plastiquer car je lui ai vendu un carbu incomplet peu avant. Mais non, c'est un accueil très sympa, on s'échoue direct à une terrasse sur le port pour s'envoyer de quoi se remettre de cette nuit précaire. Les SMS avec le Mig vont bon train et on convient d'une jonction à Corte. Dumé retourne bosser tandis que Benji nous escorte une partie du trajet nous faisant au passage comprendre que sa brêle en a dans le ventre ! A mesure que l'on monte en altitude, on se pèle sévère et je dois emprunter un foulard à JCA pour me calfeutrer la face. Benji nous laisse et nous finissons tranquille jusqu'à Corte où Mig nous attend depuis plus d'une heure. Retrouvailles, discutailles, puis nous filons vers Bastia pour accueillir Diana et Roberta qui arrivent vers 12h30. Affamés comme des furets lyophilisés, JCA et moi ne pouvons attendre et nous fendons d'un corpulent sandwich en guise d'amuse-gueule. Pendant ce temps, Mig récupère la squadra azura et nous déjeunons tous en terrasse dans Bastia. L'après midi sera employée à rejoindre l'Ile Rousse où le reste de la troupe (Caro, Belette et Titi) arrive le lendemain vers midi. Je file ensuite chez un pote qui habite là pour y passer la soirée et la nuit. Une journée à 260km quand même.
Au complet. Comme la veille, nous ne pouvons attendre Titi et ses groupies et nous nous enfilons de bonnes spécialités corses en attendant leur ferry. A l'heure fatidique, nous sommes tous au garde à vous sur le quai, prêts à recevoir nos trois compères. Tout le monde se retrouve, s'installe au camping avec vue sur la mer, et on retourne manger :) au même endroit de gros sandwichs à la charcuterie corse. On propose de rester au camping pour 2 nuits et de faire une petite boucle de mise en jambe l'aprèm'. On parle aussi du Cap Corse, un morceau de choix mais aussi un gros morceau, et à notre grande surprise les nouveaux sont chauds comme la braise pour y aller direct.
Le Cap Corse Les Italiennes optent pour une balade dans les environs tandis que nous prenons la route de Bastia vers 16h. Difficile mise en jambe pour Caro et Belette qui n'ont pas roulé depuis longtemps. On convient donc de faire 2 groupes, elles et Titi remonte le Cap par la face ouest et rebrousseront chemin dés que l'envie s'en fera sentir, et Mig tandis que JCA et moi prenons la route de l'est pour faire le tour complet. On en profite pour se défouler et la descente sur Bastia est assez jouissive. La petite route en sous bois descend à toute allure sous forme de segments cassés, entrecoupés de virages serrés pour le passage de petits ponts. J'en profite pour savourer la puissance de mes freins, comme sur une vraie sportive je passe de 80 à 20km/h en quelques mètres : très agréable et bien dosable ! Nous quittons Bastia par le nord, admirons depuis une large et bonne route les jolis petits villages qui se raréfient bientôt de plus en plus. A l'est, les iles d'Elbe, et Capraïa nous apparaissent comme d'imposantes montagnes flottantes. Message des filles, elles sont à Nonza et rebroussent chemin pour nous attendre à St Florent. Titi poursuit jusqu'à Pino. A Macinaggio, je vois Djibril Cissé (un footballeur en forme d'ewok) et nous déplions la carte. Nous optons pour la totale : nous irons au bout du bout du Cap : à Barcaggio, un charmant village qu'il faut atteindre en serpentant sur une route de 1,70m de large (qu'ils ont pris soin de partager en deux par une bande blanche en pointillés : ) Une jeep arrivant en face de nous manque de nous écraser tous les 3 : dur de se croiser, même à moto !! Barcaggio valait le détour, port minuscule face à une petite île, à 300m du rivage, la tranquillité fait plaisir à voir, petite terrasse, 2 ou 3 pécheurs, ça ressemble un peu au paradis. Une petite marche sur la jetée, mais l'heure tourne et on ne tarde pas à repartir car 240km en partant à 16h, ça ne laisse pas beaucoup de latitude, surtout que ce n'est pas que de l'autoroute ;) Alors que nous rejoignons la côte ouest, nous remarquons que les crêtes sont couvertes d'éoliennes géantes. Sûr qu'ici elles ne chôment pas ! L'arrivée au col de Serra nous cloue littéralement sur place ! Nous sommes en altitude, au nord ouest du Cap et d'ici nous admirons presque toute la Corse. Tout le Cap jusqu'à St Florent, puis le désert des Agriates, que de montagnes, que de mer... Le tout baigné d'une douce fumière du soir, c'est une véritable féérie ! La route est si défoncée qu'on dirait un champ de pierre. Rafale de photos, sourire jusqu'aux oreilles, message : les filles et Titi ont repris la route de l'Île Rousse. La descente jusqu'à Sant Florent est vraiment inoubliable, route défoncée, paysages incroyable, la plage de galets bleus de Nonza, les tours génoises, la route pour nous seuls. Vers la fin, nous trouvons une route refaite et JCA, tenaillé par la faim, prend la tête du cortège en imposant un train d'enfer ! Nos 3 brêlons se défoulent comme frustrés de n'avoir pas pu rugir tout ce temps. JCA nous dépose carrément et je dois batailler ferme pour ne pas laisser croître les 100m qui me séparent du VanVan déchainé. Nous arrivons à la fin du Cap, la banane sur les visages et on se tape dans les mains en riant d'adrénaline ! Lorsque nous arrivons à St Florent, on refait les pleins de SP95 et de pizzas à la terrasse d'un resto. Un groupe d'Italiens tourne autour de nos brêlent et essaie de comprendre le Mk IV :) "Bellissima" qu'ils me disent, et je dois raconter l'historique et les modifs effectuées, la provenance de chaque pièce... Puis nous repartons nuitamment pour 45 km jusqu'au camping de l'Île Rousse où nous retrouvons tout le monde : quelle journée mémorable ! ]
[ Edité par Freeman le 14/5/2008 16:08 ]
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